Le dépistage des troubles neurovisuels chez l’enfant

Le dépistage des troubles neurovisuels, s’il est réalisé à temps, permet non seulement d’éviter une déficience visuelle, mais aussi d’améliorer durablement la vie scolaire, sociale et émotionnelle de l’enfant.

Découvrez dans cet article COP9 comment reconnaître les signes, à quel moment consulter, et pourquoi un dépistage des troubles neurovisuels chez l’enfant, pris en charge précocement, peut améliorer le quotidien.

Quels sont les troubles neurovisuels ?

Définition et distinction avec les troubles purement oculaires

Certains enfants rencontrent des difficultés à lire, à s’orienter dans l’espace ou à recopier des mots, malgré une bonne acuité visuelle

 

Dans ces cas, le problème ne vient pas des yeux eux-mêmes, mais de la manière dont le cerveau traite les informations visuelles !

 

C’est ce qu’on appelle les troubles neurovisuels.

 

Ces troubles, qui peuvent affecter divers aspects de la vision, incluent des pathologies comme la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme, ainsi que des affections oculaires plus complexes telles que l’amblyopie et le strabisme

 

Ils ne relèvent pas uniquement des troubles de la réfraction, mais d’un défaut d’analyse des signaux visuels transmis par les yeux au cerveau. 

 

Ce type de trouble visuel peut entraîner une altération durable de la fonction visuelle si un dépistage des troubles neurovisuels est réalisé à temps.

Exemples de troubles neurovisuels

Trouble visuo-spatial : quand l’enfant a du mal à se repérer

C’est un trouble qui rend difficile la perception de l’espace.

L’enfant peut se cogner, ne pas savoir où se placer dans une pièce, se perdre dans une page en lisant ou écrire de façon désorganisée. Il peut aussi avoir du mal à comprendre des indications comme « au-dessus », « à gauche », « entre », etc.

Agnosie visuelle : quand l’enfant voit sans reconnaître

L’enfant voit bien, mais son cerveau ne comprend pas toujours ce qu’il voit.

Par exemple, il regarde une fourchette mais ne sait pas ce que c’est, alors qu’il la reconnaît en la touchant. Cela peut compliquer l’apprentissage des objets, des lettres ou des visages.

Dyspraxie visuo-constructive : quand la main ne suit pas l’œil

 

L’enfant voit correctement, mais a du mal à utiliser ce qu’il voit pour guider ses gestes.

Il peut avoir des difficultés à écrire, à découper, à dessiner ou à faire des puzzles. Il comprend la consigne, mais son geste ne suit pas bien ce qu’il voit.

Pourquoi un dépistage des troubles neurovisuels précoce est-il crucial ?

Impact sur l’apprentissage, la lecture, l’orientation

Le dépistage des troubles neurovisuels est essentiel dès les premières années de scolarité

 

Une prise en charge rapide permet d’éviter que les troubles visuels n’interfèrent avec le développement cognitif, les capacités motrices ou l’estime de soi de l’enfant.

Conséquences possibles en cas de non-dépistage des troubles neurovisuels

Leur identification précoce est essentielle pour éviter des conséquences à long terme sur l’acuité visuelle. 

 

En l’absence de bilan visuel approfondi, l’enfant risque de développer une déficience visuelle persistante, avec un impact direct sur sa réussite scolaire et son autonomie.

Comorbidités fréquentes (dyslexie, TDAH, dyspraxie)

Le dépistage des troubles neurovisuels est d’autant plus important qu’ils sont souvent associés à d’autres troubles du développement : dyslexie, dyspraxie, ou TDAH

 

Leur prise en charge conjointe implique une collaboration pluridisciplinaire avec les professionnels de santé, enseignants et parents.

Quel est le rôle de l’ophtalmologiste dans le dépistage des troubles neurovisuels ?

Examens réalisés en consultation

Lors d’un examen ophtalmologique, l’ophtalmologiste évalue la santé des yeux de l’enfant, y compris la cornée, le cristallin et la rétine. 

 

Grâce à des explorations fonctionnelles, il peut détecter des anomalies dans le fonctionnement des nerfs optiques, la membrane rétinienne ou les voies visuelles cérébrales.

 

Ces examens comprennent souvent un bilan orthoptique, qui permet d’évaluer la vision binoculaire, la coordination entre les deux yeux et d’éventuelles anomalies de motricité oculaire. 

 

Des signes comme la diplopie ou une mauvaise perception du champ visuel peuvent orienter vers une atteinte neurologique.

 

L’ophtalmologiste peut aussi effectuer un examen de la vision complet, incluant : 

 

  • des tests de réfraction ;

  • de perception de la profondeur ; 

  • de vision des couleurs. 

 

Ces éléments sont essentiels au diagnostic précis de certaines pathologies oculaires ou atteintes visuelles rares.

Dans certains cas, un bilan ophtalmologique est complété par : 

 

  • une angiographie ; 

  • un examen rétinien ;

  • un test pupillaire pour évaluer les réactions à la lumière. Ces tests sont particulièrement utiles en neuro-ophtalmologie.

Le dépistage des troubles neurovisuels grâce à la collaboration avec orthoptiste, neuropsychologue, orthophoniste

L’ophtalmologiste joue un rôle essentiel, mais non exclusif, dans le dépistage des troubles neurovisuels. 

 

Il travaille en lien avec une équipe composée d’orthoptistes, de neuropsychologues, d’orthophonistes et d’autres professionnels de la rééducation visuelle.

 

Au cœur de notre espace COP9, notre équipe d’orthoptistes réalise le bilan orthoptique de votre enfant. Il permet d’orienter le diagnostic vers un trouble de la vision binoculaire, un problème de convergence ou un déficit de suivi visuel. L’orthoptie permet ensuite de mettre en place un programme de rééducation ciblé.

 

Ce travail d’équipe favorise la réadaptation et l’amélioration de la qualité de vie de l’enfant, en lui permettant de retrouver une vision fonctionnelle pour les activités scolaires et quotidiennes.

Limites du diagnostic purement ophtalmologique dans le dépistage des troubles neurovisuels

Un diagnostic purement ophtalmologique ne suffit pas toujours. 

 

Certaines anomalies peuvent échapper à un simple examen des yeux, notamment lorsque la cause est cérébrale

 

C’est pourquoi une approche multidisciplinaire est indispensable dans le cadre du dépistage des troubles neurovisuels.

 

L’ophtalmologiste peut établir une prescription de lunettes ou de lentilles de contact, mais aussi orienter vers des traitements spécifiques comme des implants intraoculaires dans des cas très particuliers.

 

Il peut également orienter vers un service d’ophtalmologie spécialisé ou un centre neurologique hospitalier doté d’équipements pour des examens complémentaires approfondis.

Quand et comment orienter l’enfant vers un dépistage des troubles neurovisuels ?

Signes d’alerte à observer à la maison ou à l’école

Ces signes peuvent être des signaux d’alerte et justifient de consulter un ophtalmologue :

 

  • maux de tête ;

  • fatigue visuelle ; 

  • mauvaise coordination œil-main ; 

  • difficultés à suivre des lignes lors de la lecture. 

 

L’enseignant peut également remarquer que l’enfant évite les tâches visuelles, confond les lettres ou à des difficultés à copier au tableau

 

Un examen de la vision approfondi permettra alors de déterminer si un trouble neurovisuel est en cause.

 

Si un parent a souffert de pathologies oculaires ou de troubles visuels, une prise de rendez-vous anticipée dans un cabinet d’ophtalmologie est fortement recommandée.

Âge recommandé pour un premier dépistage des troubles neurovisuels

 Un bilan visuel est conseillé dès l’âge de 3 ou 4 ans, même en l’absence de symptômes. 

 

Si des signes évocateurs apparaissent plus tôt, une prise en charge dès les premiers mois peut prévenir les complications.

L’entrée à l’école est un moment clé pour organiser un bilan ophtalmologique, car les exigences visuelles augmentent à cette période.

Importance du travail pluridisciplinaire

Face à des cas complexes, l’ophtalmologiste peut adresser l’enfant à un service d’ophtalmologie hospitalier intégrant des spécialistes en neuro-ophtalmologie et réadaptation.

 

Ce travail collectif garantit une évaluation complète et une prise en charge adaptée à chaque enfant, dans l’objectif de préserver ou de retrouver une vision fonctionnelle.

En conclusion

Le dépistage des troubles neurovisuels chez l’enfant ne se limite pas à un simple contrôle de la vue. Il implique une analyse fine du système visuel et de son interaction avec le cerveau.

 

Le rôle de l’ophtalmologiste est essentiel, mais il s’inscrit dans une dynamique d’équipe, incluant l’orthoptie, la rééducation, et la réadaptation si nécessaire. Il requiert des compétences étendues en ophtalmologie, une bonne connaissance des affections oculaires et des troubles cognitifs associés.

 

Pour toute suspicion, il est conseillé de prendre contact avec un cabinet d’ophtalmologie ou un centre d’ophtalmologie spécialisé. Une prise de rendez-vous rapide pour un examen ophtalmologique peut faire toute la différence.

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